Le tourisme de proximité, un phénomène amplifié depuis la crise sanitaire
En 2020, avec la crise du COVID-19 et l’impossibilité de partir à l’étranger, certains Français n’ont eu d’autres choix que de revoir leurs plans et de rester en France. De nombreuses destinations françaises ont alors vanté les atouts de leur territoire avec pour argument qu’il n’y a pas besoin d’aller loin pour découvrir des paysages d’exception ou pour vivre des vacances originales.
Le tourisme de proximité s’est alors retrouvé sous les feux des projecteurs en 2020 mais il n’est pourtant pas apparu à ce moment-là. Deux chiffres pour s’en assurer : seuls 20 % des Français partaient en vacances à l’étranger avant 2019 et 4 Français sur 10 ne partaient même pas du tout en vacances, au sens où ils ne passaient pas une ou plusieurs nuitées hors de leur domicile (lire l’étude). Les Français qui font des séjours ou des excursions en France (et qui peuvent donc être considérés comme des clientèles du tourisme de proximité) représentent donc historiquement déjà la très grande majorité des visiteurs touristiques.
Définir les visiteurs de proximité plutôt que le tourisme de proximité
Pour commencer, il faut savoir qu’il n’existe malheureusement pas de définition officielle et la notion de proximité varie alors beaucoup selon les interlocuteurs.
Sont ainsi fréquemment intégrés dans la catégorie « tourisme de proximité » à la fois :
- un habitant qui découvre son territoire d’habitation,
- un excursionniste qui fait un déplacement à moins de 100 km de chez lui,
- un touriste qui séjourne dans son département d’habitation ou dans sa région,
- un touriste d’une région limitrophe,
- un touriste français séjournant en France,
- un touriste venant séjourner en France en provenance d’un pays limitrophe.
Dans l’imaginaire collectif, la proximité d’un touriste semble donc se juger plutôt à l’échelle de l’origine géographique d’un touriste-type d’avant 2020.
Si l’on se réfère à la définition de l’Organisation Mondiale du Tourisme, un visiteur est une personne qui effectue « un voyage vers une destination principale située en dehors de son environnement habituel, pour une durée inférieure à un an ». On peut donc considérer que même un habitant qui se déplace de quelques kilomètres de chez lui sort de son environnement habituel et mérite de rentrer dans la catégorie des visiteurs de proximité. Pour les mêmes raisons, les personnes ayant une résidence secondaire peuvent être considérées comme des clientèles liées au tourisme de proximité.
Plutôt que de parler de tourisme de proximité qui est donc un terme un peu valise, il sera donc surtout intéressant de segmenter des clientèles en fonction de leur origine géographique.
En 2022, les touristes bretons qui viennent en Ille-et-Vilaine sont en forte progression par rapport aux années précédentes. Ils représentent 14% de la clientèle et se positionnent en deuxième position après l’Île-de-France (enquête de clientèle REFLET).
D’autres segmentations sont possibles en fonction des spécificités de chaque destination (rayon de 100 km, rayon de 2h de route…). L’objectif pour un professionnel est surtout d’identifier sa clientèle grâce à des critères géographiques qui viendront compléter ceux traditionnels et par là-même lui permettre de proposer des offres adaptées.