Randonnée à la pointe du Grouin à Cancale
©Randonnée à la pointe du Grouin, Cancale|Yannick Le Gal
ExpérienceLe chemin des douaniers, une expérience mémorable

Le chemin des douaniers, une expérience mémorable

159,5 km. 6 à 7 jours de marche. Du dénivelé plus qu’on ne pourrait l’imaginer… Et puis, entre ciel et mer, des paysages à la beauté spectaculaire. Plus qu’un chemin de randonnée, le GR® 34 vous embarque, du Mont-Saint-Michel à Saint-Briac-sur-Mer, pour une expérience à part entière.

Et une aventure à vivre en groupe ou en mode solitaire. Mais toujours les yeux grands ouverts !

Tout commence… ou se termine au pied du Mont-Saint-Michel. C’est une question de choix. Mais également de mode de transport. Depuis Rennes ou Montparnasse, l’accès en train jusqu’à Pontorson où Dol-de-Bretagne est très facile. De même que les liaisons en bus. Voilà. Vous y êtes !

Mais inutile de vous précipiter. Prenez le temps de visiter le Mont (à pied, en bus, à vélo ou en calèche), son abbaye et de faire un tour dans la baie. Mais toujours en compagnie d’un guide expérimenté. C’est encore la meilleure façon de découvrir ses petits secrets, ses habitants, ses sables mouvants et d’apprécier son atmosphère si particulière. On respire non ?! Et puis c’est un bon entraînement pour ce qui vous attend. À voir également, le spectacle des grandes marées. Sans doute les plus grandes d’Europe puisque la mer peut se retirer jusqu’à 15 kilomètres des côtes et remonter à la « vitesse d’un cheval au galop. » De même que le mascaret, une vague qui se forme à la marée montante et qui remonte les cours de la Sée, de la Sélune et du Couesnon. Une bénédiction pour kayakistes et surfers en mal de sensations.

DU MONT-SAINT-MICHEL À DOL-DE-BRETAGNE : 2 ITINÉRAIRES POSSIBLES

L’heure du départ a sonné. Rendez-vous au lieu-dit La Caserne, soit à environ 2 km au sud du Mont. Mais attention, pensez à faire le plein de provisions avant de prendre la route. Il est, en effet, impossible de se ravitailler avant votre arrivée à Roz-sur-Couesnon. Là, plusieurs itinéraires sont possibles. À commencer par une variante qui passe par la chapelle Sainte-Anne et Cherrueix et qui réduira votre parcours de 17 km. L’occasion d’emprunter le train marin pour découvrir le métier de mytiliculteur, d’assister à une démonstration de pêche à la crevette au dranet, de croiser des amoureux de char à voile sur leurs drôles de machines ou de déguster des produits de la mer. Et s’il vous reste un peu de temps, ne manquez pas de découvrir la nature avoisinante et de visiter la Maison des Polders. La connexion avec le GR® 34 se fait au niveau du Vivier-sur-Mer et d’Hirel.

Pour les autres, cap au sud en direction du balcon de la baie et du Mont-Dol. À voir en chemin, le jardin panoramique de Roz-sur-Couesnon et le Télégraphe de Chappe. À Dol-de-Bretagne, le programme des réjouissances est varié entre le Menhir du Champ Dolent, les marais, la cathédrale Saint-Samson, le cathédraloscope ou encore la statue de Nominoë.

CANCALE, LA PERLE DE LA BAIE

La nuit a porté ses fruits ? Parfait. Il est grand temps désormais de penser à se remettre en route. La bonne nouvelle de la journée, c’est que vous allez, obligatoirement, faire étape à Cancale. Mais avant de vous régaler des spécialités locales, il va falloir gentiment crapahuter le long du littoral. Mais vous avez l’habitude. Notre conseil touristique du jour : faites un crochet par Saint-Méloir-des-Ondes pour un pèlerinage au Château Richeux, à la table du Coquillage juste histoire de mettre votre appétit et tous vos sens en ébullition. Aujourd’hui, c’est Hugo Roellinger qui est à la manœuvre derrière son piano et, qu’on opte pour le menu Au Gré du vent et de la lune ou pour le menu A l’abri des Flots, le plaisir est toujours au rendez-vous. Après, il y a la question du temps et du budget…

Mais vous pouvez aussi opter pour Le Bistrot de Cancale ou la pâtisserie Grain de Vanille. Il y a même une boutique où se procurer des épices. Et puis à Cancale, sur terre comme sur mer, les bonnes adresses on connaît. De toute façon, ici, la tradition c’est d’acheter ses huîtres au marché et de les déguster sur la grève. À faire en famille : une excursion en bateau avec l’association Al Lark pour aller à la rencontre (ou pas) des dauphins de la baie.

DE LA POINTE DU GROUIN À SAINT-MALO

Maintenant que vous avez fait le plein d’énergie (et, surtout, repris vos esprits), laissez-vous porter jusqu’à la pointe du Grouin. Mimosas, aloès, ajoncs, lichens, pins… C’est, sans doute, l’un des plus beaux panoramas de Bretagne. Si… Si… Foi de Bretillien ! Avec une vue ahurissante qui va du Cap Fréhel à Granville, en passant par les îles Chausey et le Mont-Saint-Michel. À couper le souffle ! Littéralement. Et n’oubliez pas vos jumelles. Espace naturel protégé, l’endroit abrite des colonies d’oiseaux côtiers à l’instar du grand cormoran, du cormoran huppé, du goéland brun ou encore le tadorne de Belon, l’unique canard marin présent en Bretagne.

Et vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Le chemin des Douaniers, va, en effet, entre falaises abruptes et plages de sable fin, vous faire chavirer. On adore également l’anse du Guesclin et son fort reclus sur une île à marée haute, ancienne propriété du chanteur Léo Ferré et longtemps repère de brigands. Sans oublier l’anse du Verger et ses dunes, les Chevrets et l’île Besnard accessible par un isthme, sans oublier la pointe du Meinga. Pas simple de faire le bon choix !

SAINT-MALO ET L’ESTUAIRE DE LA RANCE

Courage, Saint-Malo n’est plus très loin. Prenez, néanmoins, le temps de faire une pause pour contempler les rochers sculptés de Rothéneuf. Réalisés au début du 19e siècle et à même le granit, par l’abbé Fouré, ils sont au nombre de 300. Ils lui ont été inspirés par la nature, les saints bretons, la guerre des Boers et même l’actualité coloniale. Une œuvre inclassable pour ne pas dire délirante !

Voilà maintenant la plage du Sillon reconnaissable, entre mille, grâce à ses alignements de brise-lames en bois permettant de protéger la digue de la force des vagues. Cerf-volant, char à voile, surf, kite, baignade… Ici tout est permis. Mais ne vous attardez pas trop en cours de route, il vous reste à faire le tour des remparts, une incursion dans l’intra-muros pour découvrir les ruelles et les bonnes tables de la vieille ville, voire un crochet sur l’îlot du Grand Bé pour voir le tombeau de Chateaubriand. Fatigué ? Le mieux c’est encore de dormir sur place et de profiter de la vie nocturne de la cité corsaire. Rien de mieux que le rhum pour se requinquer. Certaines rumeurs parlent même d’un bar caché dans les remparts. Attention, ça risque de tanguer, moussaillon !

DINARD ET LES VILLAS BELLE ÉPOQUE

La fin de l’aventure est proche. Reste à traverser la Rance. Soit, première option, en passant la corniche et en découvrant la cité d’Aleth, la tour Solidor et l’usine marémotrice. Soit, option deux, en empruntant le bus de mer grâce auquel vous raccourcirez votre trajet de près de 13 km. Et à ce stade de la randonnée, ça peut compter ! Pour découvrir l’estuaire et toutes ses merveilles, il faudra revenir.

À Dinard, vous avez laissé la plage de l’Écluse, sa piscine olympique remplie d’eau de mer, son casino et ses tentes-cabines derrière vous et vous empruntez la promenade du Clair de Lune puis le chemin de ronde de La Malouine. Idéal pour découvrir les villas Belle Époque et l’architecture art déco de la cité balnéaire. Les plages se succèdent. Saint-Enogat, Saint-Lunaire, Saint-Briac… En chemin vous découvrirez l’espace naturel de la Pointe de la Garde-Guérin, et vous pourrez faire du surf sur la plage de Longchamp, partir à l’attaque d’un golf 18 trous, deuxième plus vieux parcours français, ou encore faire une pause gourmande au Nessay pour profiter d’une vue tout juste exceptionnelle. Vous l’avez bien mérité !

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